L’analyse d’APS Change et Or EUR/USD
Paris le 03/10/2023
Le marché des devises connaît actuellement des fluctuations importantes, avec un impact significatif sur la paire EUR/USD. Les récents développements économiques et monétaires méritent une attention particulière, car ils influencent la tendance de cette paire de devises majeure. Nous examinerons les facteurs clés qui ont contribué à la récente volatilité, notamment les commentaires des responsables de la Réserve fédérale américaine, les données économiques et les prix du pétrole. De plus, nous explorerons les perspectives à court et à moyen terme pour cette paire de devises.
Jeudi et vendredi derniers, l’EUR/USD a rebondi légèrement, mais sa tendance globale reste à la baisse. Lundi, la paire a atteint un nouveau creux annuel à 1.0470.
La hausse marquée du Dollar hier est due aux commentaires de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, qui a réaffirmé l’engagement de la Fed à lutter contre l’inflation. De plus, Michelle Bowman, membre du FOMC, a évoqué la possibilité de relever davantage les taux d’intérêt et de les maintenir à un niveau restrictif. Ces propos « hawkish, » c’est-à-dire favorables à des politiques monétaires strictes, concordent avec les prévisions de Goldman Sachs, qui estime que les principales banques centrales, dont la Fed, ne réduiront pas leurs taux en 2024.
Les données économiques ont également influencé la baisse de l’EUR/USD lundi, avec un contraste marqué entre l’indice PMI manufacturier de la zone euro, en ligne avec les attentes, et l’indice ISM manufacturier américain, beaucoup plus fort que prévu.
Les taux d’intérêt américains ont également renforcé le Dollar, le taux à 10 ans atteignant son plus haut niveau depuis juillet 2007, à 4,70 %. De plus, malgré des prix du pétrole élevés, ils exercent une pression à la baisse sur l’EUR/USD.
Un pétrole cher: risque de retour d’un EUR/USD à parité
Dans une récente note, la banque Nomura a souligné que si les prix du pétrole continuent de baisser, l’EUR/USD pourrait revenir à la parité.
Les analystes de Nomura estiment que la paire pourrait descendre jusqu’à 1,02, voire atteindre la parité, en particulier si le prix du pétrole se situe entre 100 et 110 dollars le baril. Ils notent également que les taux d’intérêt américains suggèrent que l’EUR/USD devrait se maintenir entre 1,01 et 1,03.
L’impact du prix du pétrole est significatif, car s’il reste élevé, cela profite aux États-Unis mais nuit à l’Europe. En raison de la dépendance de la zone euro aux importations d’énergie, une baisse des prix du pétrole entraînerait un affaiblissement de l’euro. Les réductions de production de l’OPEP et la perspective de prix élevés à long terme renforcent cette tendance. De plus, étant donné que les États-Unis sont exportateurs de pétrole et que la zone euro en est importatrice, un prix élevé du pétrole accroît le revenu réel américain tout en réduisant celui de la zone euro.
Plus précisément, les analystes de Natixis soulignent que chaque augmentation de 10 dollars du prix du pétrole entraîne une augmentation de 0,11 % en pourcentage du PIB américain, tandis que la zone euro voit sa richesse diminuer de 1,65 % en pourcentage du PIB de la zone euro.
Ces éléments mettent en lumière l’importance des prix du pétrole dans la dynamique actuelle de l’EUR/USD et soulignent les disparités économiques entre les États-Unis et la zone euro.
Nous continuerons à suivre ces développements de près et à vous informer des évolutions futures sur le marché des changes.
Bien à vous,